Investir dans le logement locatif : quelles différences entre les trois régions ?

Le CRI n°483 - Avril 2024
Investir dans le logement locatif : quelles différences entre les trois régions ?

Dans un précédent article du Cri, nous avons rappelé que la Belgique est un des pays où la répartition de la propriété immobilière est la plus large.

Le Belge a en effet une brique dans le ventre et les dernières statistiques le confirment encore et toujours, avec 4,55 millions de Belges qui sont actuellement propriétaires en Belgique.

La répartition est la suivante

Nombre de logements

Nombre de propriétaires de logements situés en Belgique

Un bien immobilier

4.100.375

Deux biens immobiliers

574.024

Trois à cinq biens immobilier

241.313

Cinq à dix biens immobilier

33.109

Plus de 10

6.468

Si on considère que la moitié des secondes résidences ne sont pas données en location, la Belgique compte 576.902 propriétaires-bailleurs qui procurent une solution de logement à 1.260.000 ménages contre seulement 300.000 logements sociaux publics.

Il est dès lors intéressant de comparer les politiques de chacune des trois régions en faveur ou en défaveur des bailleurs car la politique du logement est une compétence régionalisée.

Voici un tableau comparatif des politiques régionales pour l’immobilier résidentiel locatif

 

Bruxelles-Capitale

Flandre

Wallonie

Droits d’enregistrement à l’achat

12,5%

7 % (avec des conditions)

12,5 %

Droits de succession – ligne directe (taux maximal)

30%

27%

30%

Droits de succession – ligne indirecte (taux maximal)

80%

55%

80%

pénalisation loyer « abusif »

Oui si + 20 % du loyer indicatif de la grille des loyers

Non

Non

Commission Paritaire Locative

Oui

Non

Non

Droit de préférence du locataire

Oui

Non

Non

Amnistie en matière d’urbanisme

Non

Oui

Oui

Test anti-discrimination avec de faux candidats-locataires « mystères »

Oui

Non

Oui (mais pas encore d’application)

Garantie locative maximale

2 mois de loyer

3 mois de loyer

2 mois de loyer

Gel de l’indexation des loyers en absence de certificat PEB

Oui

Non

Non

Gel de l’indexation des loyers en absence d’enregistrement du bail

Oui

Non

Oui

Allocation loyer  généralisée

Oui

(généralisée pour ceux qui sont dans les conditions du logement social)

Non

(sauf allocation en attente d’un logement social)

Non

(bien dans certaines situations limitées)

Réduction du précompte immobilier pour les biens confiés à une agence immobilière sociale (AIS)

Exonération complète

Réduction

Exonération pour les propriétaires privés et réduction pour les personnes morales

Moratoire hivernal

Oui

Non

Non (sauf du 1/1/22 au 15/3/23)

Allongement des délais pour le contentieux locatif devant les Juges de Paix

Oui

Non

Non

En conclusion

La Flandre offre, à l’heure actuelle, plus d’avantages aux futurs bailleurs, principalement en matière de garantie locative et de capacité de pouvoir fixer librement les conditions du bail.

À Bruxelles, l’investissement en immobilier locatif est rendu très difficile pour plusieurs raisons :

  • par l’introduction d’une notion de loyer facilement qualifié d’« abusif » ;

  • par la mise en place de la commission paritaire locative ;

  • par la mise en œuvre d’un moratoire hivernal et de l’allongement des délais judiciaires ;

  • par l’instauration d’un droit de préférence du locataire.

Par contre, Bruxelles offre un réel avantage fiscal aux bailleurs qui confient leur bien à une Agence Immobilière Sociale (AIS). Le succès de ce type d’investissement est au rendez-vous avec plus de 8.000 logements AIS actuellement. De plus, il y a près de 11.000 ménages bruxellois qui bénéficient d’une allocation loyer ; ces deux formes de partenariats entre le secteur social et le secteur privé sont en forte croissance à Bruxelles.

En Wallonie, l’investissement en immobilier locatif peut s’avérer plus rentable par rapport à la valeur vénale du logement car les prix de vente sont nettement plus faibles que dans les deux autres régions, mais à la condition que les revenus du candidat locataire soient suffisants et sans oublier que la garantie locative y est limitée à deux mois alors qu’en Flandre elle peut à nouveau être fixée à trois mois de loyer.

Cet article n'est valide qu'à la date où il a été publié.
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